Le Rwanda va accueillir des migrants expulsés des États-Unis

Le gouvernement rwandais, par l’intermédiaire de sa porte-parole officielle Yolande Makolo, a annoncé que le Rwanda et les États-Unis d’Amérique sont parvenus à un accord prévoyant l’accueil à Kigali de jusqu’à 250 migrants expulsés des États-Unis.

Newstimehub

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5 Aug, 2025

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Cet accord intervient dans le cadre de la politique de l’administration du président américain Donald Trump, qui a adopté une approche stricte concernant la question de l’immigration.

Un responsable gouvernemental rwandais, ayant requis l’anonymat, a déclaré que les deux parties avaient signé l’accord dans la capitale Kigali au mois de juin, précisant que Washington avait déjà envoyé une liste initiale de dix personnes pour évaluer la possibilité de les accueillir.

La porte-parole du gouvernement rwandais a indiqué que cet accord était en partie lié à l’expérience historique du Rwanda en matière de déplacement, ajoutant : “Presque chaque famille rwandaise a souffert du déplacement, et notre culture repose sur des valeurs d’inclusion et de réhabilitation.”

Soutien financier

En vertu de cet accord, le Rwanda conserve le droit d’accepter ou de refuser chaque individu proposé pour la réinstallation. Les personnes acceptées bénéficieront de services tels que la formation professionnelle, les soins de santé et un soutien au logement, afin de faciliter leur nouvelle vie au Rwanda et de contribuer à son économie, qui figure parmi les plus dynamiques d’Afrique au cours de la dernière décennie.

Aucun commentaire officiel n’a encore été émis par la Maison-Blanche ou le Département d’État américain concernant cet accord, tandis que le département de la Sécurité intérieure a renvoyé les questions au Département d’État.

De son côté, le responsable rwandais a indiqué que les États-Unis fourniront un soutien financier au Rwanda sous forme de subvention, sans en révéler le montant. Il a également précisé que l’accord pourrait être élargi avec l’accord des deux parties, ajoutant que les personnes expulsées ne sont pas obligées de rester au Rwanda et sont libres de partir.

Pas de prisonniers

Le même responsable a confirmé que Kigali n’accueillera aucun expulsé encore en train de purger une peine de prison ou faisant face à des accusations criminelles, et que l’accord n’inclut pas la possibilité de purger des peines américaines au Rwanda. Les auteurs de crimes sexuels contre des enfants ont également été explicitement exclus de cet accord.

Cette initiative s’inscrit dans une politique plus large adoptée par l’administration Trump, visant à expulser les migrants vers des pays tiers. En mars, les États-Unis ont expulsé plus de 200 Vénézuéliens accusés d’appartenir à des gangs vers le Salvador, où ils ont été emprisonnés avant d’être libérés dans le cadre d’un échange de prisonniers.

Dans le même contexte, la Cour suprême des États-Unis avait statué en juin sur le droit du gouvernement de renvoyer des migrants vers des pays tiers sans leur donner l’occasion de prouver qu’ils risquaient de subir des préjudices. Cependant, la légalité de cette politique reste contestée devant les tribunaux fédéraux, notamment à Boston.

Il convient de noter que cet accord pour accueillir des expulsés américains n’est pas le premier du genre pour le Rwanda. En 2022, Kigali avait conclu un accord similaire avec le Royaume-Uni pour accueillir des milliers de demandeurs d’asile. Cependant, cet accord a été annulé l’année suivante par le Premier ministre britannique nouvellement élu à l’époque, Keir Starmer, et aucune personne n’a été expulsée dans ce cadre en raison des recours juridiques en cours.