Au moins 58 corps non identifiés ont été découverts lundi dans un hôpital de Tripoli, qui était sous le contrôle d’une milice dont le chef a été tué la semaine dernière, a annoncé le ministère de l’Intérieur.
Les corps ont été retrouvés dans une chambre froide de la morgue de l’hôpital des Accidents d’Abu Salim, situé dans le quartier densément peuplé d’Abu Salim, à la suite d’un signalement de l’hôpital, a précisé le ministère dans un communiqué.
Des photos de corps numérotés avec les visages floutés ont été publiées par le ministère, montrant des restes dans divers états de décomposition sur des brancards en acier et des lits. Certains des cavdavres étaient brûlés. Une enquête est en cours pour établir l’identité des défunts.
« Jusqu’à présent, 23 corps ont été examinés, et toutes les procédures légales nécessaires ont été effectuées, y compris la documentation des données et la collecte d’échantillons », a déclaré le ministère.
Deuxième découverte
Abu Salim abritait une milice connue sous le nom d’Appareil de Soutien à la Stabilisation (SSA), dont le chef, Abdulghani Kikli, surnommé Ghaniwa, a été tué dans des circonstances non élucidées le 14 mai.
La mort de Kikli a conduit à la défaite soudaine du SSA par des factions alignées sur le Premier ministre internationalement reconnu, Abdulhamid al-Dbeibah, du Gouvernement d’unité nationale (GNU).
Mardi, Dbeibah a ordonné le démantèlement des groupes armés, déclenchant les affrontements les plus violents que Tripoli ait connus depuis des années entre deux groupes armés. Ces affrontements ont fait au moins huit morts parmi les civils, selon les Nations Unies.
Les corps retrouvés lundi constituent le deuxième ensemble de restes non identifiés découverts ces derniers jours. Samedi, des responsables ont annoncé que neuf corps avaient été découverts dans une chambre froide de la morgue de l’hôpital Al-Khadra, un autre hôpital contrôlé par le SSA dans le quartier d’Abu Salim.
Des bulldozers démolissent un camp
La milice n’avait pas signalé les corps aux autorités compétentes, a indiqué le ministère de l’Intérieur.
Samedi, Dbeibah a déclaré que l’élimination des milices était un « projet en cours », alors qu’un cessez-le-feu après les affrontements de la semaine dernière restait en vigueur.
Le GNU a publié lundi une vidéo montrant des bulldozers démolissant le camp dit 77, l’une des plus grandes installations sous le contrôle du SSA. Le camp doit être transformé en parc national.
La Libye connaît une instabilité chronique depuis le soulèvement soutenu par l’OTAN en 2011 qui a renversé le dirigeant de longue date Mouammar Kadhafi.
Le pays s’est scindé en 2014 entre des factions rivales à l’est et à l’ouest, bien qu’une trêve ait mis fin à une guerre majeure en 2020.
